L’histoire du Canal de Nantes à Brest
Avant de partir à l’aventure, quelques lignes d’histoire : le Canal de Nantes à Brest, projet initié par Napoléon Ier en 1804, avait pour objectif historique de relier Nantes aux deux grands ports de guerre bretons : Brest et Lorient.
Le 1er janvier 1842, après des travaux longs et difficiles, le canal de Nantes à Brest ouvre à la navigation sur toute sa longueur, soit 364 km et 238 écluses. Cette voie d’eau joua un rôle de tout premier ordre pour désenclaver la Bretagne et permettre ainsi son essor économique.
L’appellation « Canal de Nantes à Brest » n’est plus tout à fait exacte aujourd’hui, puisqu’en 1928, un barrage fut construit à Guerlédan interrompant ainsi la navigation en direction de Brest.
Napoléon Ier lance le projet de construction du canal de Nantes à Brest
Les travaux de construction débutent en 1804 sous l’Empire, pour des raisons stratégiques liées à la reprise des hostilités avec l’Angleterre et le Blocus continental. La supériorité maritime de la flotte anglaise oblige Napoléon Ier à assurer l’approvisionnement des arsenaux de Brest et Lorient par une voie fluviale intérieure reliée à Nantes.
Par ailleurs, il devient nécessaire de contourner la médiocrité du réseau routier breton qui rend difficile les échanges commerciaux (acheminement d’ardoises, de bois, de denrées agricoles…).
Le canal : le plus grand chantier de l’ouest du 19è siècle
En 1804 débutent les travaux du canal de Nantes à Brest. La construction avance lentement, se concentrant aux deux extrémités du canal (l’Erdre et Châteaulin). Il s’agit d’un chantier long et difficile, non seulement d’un point de vue technique mais aussi en raison de problèmes administratifs liés à l’acquisition des terrains et des difficultés rencontrées avec les paysans et les meuniers. Pour le réaliser, une main-d’œuvre abondante est employée : prisonniers de guerre espagnols, soldats déserteurs, bagnards de Brest, paysans, femmes et enfants vont s’échiner des années durant dans ces travaux interminables. Le canal de Nantes à Brest est livré dans son intégralité à la navigation en 1842 : 238 écluses sur 364 kilomètres et 5 départements !
Sa construction permet un certain développement économique de la Bretagne intérieure. Il favorise ainsi les progrès de l’agriculture en facilitant l’acheminement des engrais et en facilitant le transport des produits récoltés par péniche. Houille, ardoise, pierres, poteaux de mine, bois de toutes sortes sont également transportées par voie fluviale.
Le déclin commercial du Canal de Nantes à Brest
Le développement du chemin de fer dès la deuxième partie du 19ème siècle puis l’amélioration du réseau routier marquent déjà le déclin des activités de transport sur le canal.
En 1923, la construction de l’usine hydro-électrique de Guerlédan marque le coup de grâce avec l’impossibilité de relier Nantes à Brest par le canal. Il est officiellement rayé de la nomenclature des voies navigables par décret du 27 juillet 1957.
Le renouveau du canal de Nantes à Brest
Déserté par les mariniers, le canal semblait condamné, mais sa vocation touristique le remet au cœur d’une dynamique économique. Cyclistes, promeneurs, marcheurs, cavaliers, pêcheurs à la ligne repeuplent peu à peu la ligne d’eau et lui donne un nouvel élan.